ENVASEMENT DE LA RANCE.
Au secours ! la Rance se meurt !
L'estuaire paye au prix fort le kilowatt de son barrage !
VASE... 50000m3 de plus chaque année !
Entre ses deux rives, depuis les années soixante, la Rance, prisonnière, coule et respire au rythme du bon vouloir du barrage marémotrice EDF.
Le flux et le reflux au diapason de la mer ne sont plus qu'un lointain souvenir ancré dans la mémoire des plus anciens riverains.
Les grandes marées de jadis laissaient aux autochtones tout le loisir de fouler les fonds de l'estuaire à la cueillette de ses fruits.
Les hauteurs d'eau ne fluctuant plus qu'entre sept et onze mètres avec des temps de latence dépassant parfois les deux heures, inutile de dire que les sédiments ont tout le temps de se déposer tranquillement sur les fonds de l'estuaire.
La vase envahit peu à peu mais inexorablement les moindres coins, recoins et plages recouvrant sable et rochers d'une collante et nauséabonde fange.
L'évolution technologique et l'avide besoin d'énergie ont eu raison des libres mouvements de la Rance qui s'asphyxie de jour en jour.
Il y a quelques décennies les fonds, au pont de Lessard, étaient sablonneux et les gamins de Dinan, Lyvet, La Hisse trouvaient là une plage baignée d'eau salée où faire leurs premières brasses.
Un ingénieur EDF responsable de la bonne marche du barrage a dit :"Qu'il n'était pas, à ce jour, prouvé que les mètres cubes de vase remplaçaient les mètres cubes d'eau et donc que le barrage fournirait toujours le même nombre de kilowatts dans le futur"... La preuve que la vase fait déjà des ravages sur les neurones de certains.
Il est souhaitable et urgent, de temps en temps, d'ouvrir les vannes afin de faire un effet de chasse bénéfique à l'élimination d'une partie des sédiments.
En attendant, pour retarder l'irrémédiable, un piège à sédiments a été creusé (photo ci-dessus) devant le pont de Lyvet. 60 000m3 ont été arrachés au lit de la Rance par aspiro-draguage pour être étalés sur un site de lagunage à la Hisse (photo ci-dessous).
L'opération devant se refaire tous les trois ans, cela fait donc 20 000m3 par an, or la Rance se meurt d'avoir à retenir dans ses flancs quelque 50 000m3 de vase annuellement ! Cherchez l'erreur !
Pas toujours évident de garder l'équilibre avant de gagner l'eau...
ÉCHOUAGE !
+ de sédiments - d'eau = échouage assuré !
Même avec un petit dériveur, la vase collante et gluante retient prisonniers tous les "marins-touristes" qui s'aventurent vers l'écluse du Châtelier sans connaître avec précision les heures et hauteurs de l'eau. Quillards (et même dériveurs) s'abstenir si vous ne voulez pas attendre la marée suivante pour vous libérer de la vase putride qui ne cesse de gagner en épaisseur d'année en année. Merci le barrage !